Claude Girerd a débuté à l’IPNL, au service électronique, en 2000 et ses qualités l’ont rapidement amené à prendre la responsabilité d’un énorme développement, l’acquisition de données complète d’une expérience de physique des neutrinos, OPERA, sous la pression d’une collaboration internationale et CERN. Et il a mené à bien ce projet avec un concept totalement innovant à l’époque, celui des capteurs intelligents connectés. Ce système a non seulement permis d’alimenter d’autres projets, comme la lecture de capteurs infrarouges pour le spatial, mais il est encore utilisé, plus de vingt ans après !

Il a ensuite pris la direction du service et a agrégé de nouveaux collaborateurs pour développer un pôle spécialisé en électronique numérique, qui deviendra le service e-DAQ. Il a étendu ses développements aux réseaux intelligents et synchrones et c’est l’un des premiers encore une fois à proposer le système microTCA à l’IN2P3 pour l’acquisition de données à haut débit, notamment celle du projet DUNE. Il a toujours été fortement impliqué dans l’organisation et le management des services et des projets et sa parole d’expert était écoutée et recherchée.

C’était un ingénieur hors pair, avec un esprit vif et critique, qui n’hésitait pas à prendre position et qui ne lâchait jamais rien avant d’avoir trouvé la solution, même si celle-ci échappait à tout le monde. C’est naturellement que son travail a été récompensé par la Médaille de cristal du CNRS en 2006. Et c’est grâce à cette ténacité légendaire et à l’application qu’il mettait en toutes choses qu’il a pu exceller dans de nombreuses disciplines sportives, tennis de table, vélo, course à pied et plus récemment le triathlon.

C’était un iron-man avec des valeurs humaines fortes, sincère, amical, d’une intelligence reconnue et rare. Il nous manquera…