Les physiciens des particules sont habitués à l’analyse des données et à la modélisation. Giacomo Cacciapaglia et Corentin Cot, avec un collègue du Danemark ont développé une nouvelle modélisation mathématique inspirée par la physique des hautes énergies, publiée dans deux articles de la revue « Scientific Reports » dont l’un fait l’objet d’un communiqué de presse de la part de la revue. En parallèle, Jérémie Dudouet et ses collègues d’Espagne et d’Afrique du Sud ont cherché à comprendre la dynamique de l’épidémie au travers de différents modèles et de simulations numériques, et l’article est en cours de publication.

 

Le modèle utilisé par Giacomo Cacciapaglia et Corentin Cot est basé sur une méthode très utilisée en physique des particules et en physique de la matière condensée, appelée Groupe de Renormalisation. L’extension de cette technique à l’épidémiologie donne un modèle mathématique très simple, capable de caractériser l’évolution de la pandémie au sein d’un pays en interaction avec d’autres territoires. Les simulations de la deuxième vague sont basées sur les données récoltées sur la COVID-19 durant la première vague. Cela leur a permis de prédire, à la fin du mois de Juillet, la deuxième vague de la pandémie, qui est en cours en France et dans le reste de l’Europe, et démontre que le confinement est bien plus efficace que la fermeture des frontières.

“Notre modèle peut être utilisé par les gouvernements, l’industrie, les citoyens et les marchés financiers pour se préparer et adopter des mesures locales ou globales nécessaires avant que la prochaine vague ne nous touche” déclarent les chercheurs.

Le travail de Jérémie Dudouet a pour point de départ le modèle SIR (Susceptible Infected Recovered) utilisé dans l’étude de la propagation des épidémies. Il propose une solution analytique d’un modèle dérivé, appliqué au cas de la pandémie actuelle. L’étude de ce modèle permet de déduire la date de fin de l’épidémie en fonction de l’évolution du nombre de décès et de la date du confinement, et montre l’efficacité d’un confinement précoce. Ce travail, étendu à plusieurs pays, met en évidence des comportements similaires de la pandémie, suggérant une évolution dirigée par des paramètre universels.

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