Le groupe Ondes gravitationnelles fait partie de la collaboration scientifique LIGO / Virgo. Il contribue à la prise de données, à leurs analyses, et à la production de miroirs, en appui de la plateforme LMA de l’IP2I. L’objectif de LIGO / Virgo est de détecter et de caractériser les ondes gravitationnelles dont l’observation récente a ouvert le champ à une nouvelle astronomie, autrefois restreinte à la seule détection de rayonnement électromagnétique.

Grâce aux ondes gravitationnelles, il est désormais possible de regarder et écouter l’Univers à partir de plusieurs sources indépendantes ! Les ondes gravitationnelles (lien vers l’onglet gd public) permettent de recueillir sur l’Univers des informations complémentaires au messager historique qu’est le rayonnement électromagnétique (lumière visible, rayons X, ondes radio, micro-ondes, etc.).

Ce fut le cas, en 2017, lors de la première observation d’une onde gravitationnelle (GW170817) provenant de la coalescence de deux étoiles à neutrons. Cette découverte a marqué la naissance de l’astronomie multimessager.

Virgo et les deux détecteurs LIGO sont des interféromètres de Michelson: ils superposent deux rayons lasers parcourant deux bras perpendiculaires de plusieurs kilomètres pour obtenir un motif d’interférence qui peut être analysé. Les ondes gravitationnelles sont des vibrations de l’espace-temps: à leur passage les longueurs relatives des bras de l’interféromètre se trouvent très faiblement affectées (10-19 m) mais suffisamment toutefois pour induire un effet mesurable sur le motif d’interférence.

Le groupe Ondes gravitationnelles de l’IP2I est impliqué dans la prise de données des interféromètres de LIGO / Virgo et leur analyse, ainsi qu’au suivi de la qualité des détections. Le groupe participe également au développement et à la production des miroirs par le LMA.

Analyse des données

À l’IP2I, nous analysons les données des interféromètres LIGO et Virgo pour rechercher des signaux d’ondes gravitationnelles provenant de la coalescence d’objets compacts tels que des trous noirs ou des étoiles à neutrons.

Nous le faisons en utilisant le code d’analyse de Multi-Band Template Analysis, en collaboration avec nos collègues du Laboratoire d’Annecy de Physique des Particules (LAPP) et de l’Université d’Urbino en Italie.

L’analyse des données du troisième run d’observation O3 LIGO / Virgo est en cours et il existe par ailleurs une publication cataloguant les signaux d’ondes gravitationnelles observés à partir des coalescences d’objets compacts au cours des deux premiers runs d’observation.

Production de miroirs, Recherche & Développement

Tous les miroirs utilisés dans les interféromètres LIGO et Virgo (et aussi bien ceux de KAGRA) ont été réalisés par le Laboratoire des Matériaux Avancés (LMA), plateforme de l’IP2I. Le LMA est leader mondial de la fabrication d’optiques pour les détecteurs d’ondes gravitationnelles. Il est très actif dans la recherche et le développement de miroirs pour les détecteurs de nouvelle génération.

Consultez la page du LMA pour plus de détails

Caractérisation de détecteurs

Nous participons également à la prise des données avec le détecteur Virgo, ainsi qu’à la compréhension et au suivi de la qualité de ces données (sur site ou hors ligne). Les membres du groupe participent aux opérations de Virgo et sont actifs dans la caractérisation de sources de bruit de fond particulières, servant à établir des critères de qualité des données à utiliser dans les analyses. Périodiquement, les chercheurs du groupe sont chargés de suivre la qualité des données pour confirmer ou invalider, en temps réel, les éventuelles alertes pour des signaux d’ondes gravitationnelles.

PERMANENTS:
NON-PERMANENTS:

- DOCTORANTS / DOCTORAL STUDENTS:
- CHERCHEURS NON-PERMANENTS / NON-PERMANENT RESEARCHERS:
8765 documents

  • M. Rosas-Carbajal, M. Tramontini, C. Nussbaum, Dominique Gibert, J. Marteau. Middle-atmosphere Dynamics Studied with a Portable Muon Detector at the Mont Terri Underground Rock Laboratory, Switzerland.. American Geophysical Union, Dec 2019, San francisco, United States. pp.555-577. ⟨hal-03551044⟩
  • Michele Gallinaro, Kenneth Long, Jurgen Reuter, Richard Ruiz, Dinos Bachas, et al.. Beyond the Standard Model in Vector Boson Scattering Signatures. International Workshop on BSM models in Vector Boson Scattering processes, Dec 2019, Lisbon, Portugal. ⟨hal-03143733⟩
  • O. Allegrini, J. P. Cachemiche, C. Caplan, B. Carlus, X. Chen, et al.. Test and characterization of the CLaRyS camera's absorber with its final acquisition chain. Young Investigator's Workshop on Photon Detection in Medicine and Medical Physics - 2019, Dec 2019, Siegen, Germany. . ⟨hal-02408478⟩
  • Victor Mukhamedovich Abazov, Braden Keim Abbott, Bannanje Sripath Acharya, Mark Raymond Adams, Todd Adams, et al.. Inclusive production of the P_c resonances in p \overline p collisions. 2019. ⟨hal-02382006⟩
  • B. Liu, I. Laktineh, Q. Shen, G. Garillot, J. Guo, et al.. Particle identification using Boosted Decision Trees in the semi-digital hadronic calorimeter. 3rd Conference on Calorimetry for the High Energy Frontier, Nov 2019, Fukuoka, Japan. pp.C05022, ⟨10.1088/1748-0221/15/05/c05022⟩. ⟨hal-02981308⟩
  • B. Li, R. Été, G. Grenier, I. Laktineh. APRIL : a novel Algorithm for Particle Reconstruction at ILC. 3rd Conference on Calorimetry for the High Energy Frontier, Nov 2019, Fukuoka, Japan. pp.C05016, ⟨10.1088/1748-0221/15/05/C05016⟩. ⟨hal-02504649⟩
  • Clémentine Panetier. Étude des mécanismes de migration du césium dans le dioxyde d'uranium stoechiométrique et sur-stoechiométrique : influence du molybdène. Matériaux. Université de Lyon, 2019. Français. ⟨NNT : 2019LYSE1248⟩. ⟨tel-02454477⟩
  • Yasmine Ali, Lucas Auzel, Caterina Monini, Jean Michel Létang, Etienne Testa, et al.. Simulations Monte Carlo de spectres microdosimétriques, nanodosimétriqes et d’espèces radiolytiques avec GEANT4-DNA et LPCHEM. Journées Mi2B/SFPM 2019, Nov 2019, Nantes, France. ⟨hal-02359553⟩
  • R. Jiménez Estupiñán, P. Adzic, E. Auffray, D. Bailleux, D. Di Calafiori, et al.. The upgrade and re-validation of the Compact Muon Solenoid Electromagnetic Calorimeter Control and Safety Systems during the Second Long Shutdown of the Large Hadron Collider at CERN. 24th International Conference on Computing in High Energy and Nuclear Physics, Nov 2019, Adelaide, Australia. pp.01009, ⟨10.1051/epjconf/202024501009⟩. ⟨hal-03047593⟩
  • R. Barnett, S. J. Warren, D. J. Mortlock, J.-G. Cuby, C. Conselice, et al.. Euclid preparation. V. Predicted yield of redshift 7 < z < 9 quasars from the wide survey. Astronomy & Astrophysics - A&A, 2019, 631, pp.A85. ⟨10.1051/0004-6361/201936427⟩. ⟨cea-02334278⟩

Qu’est-ce que les ondes gravitationnelles ?

Les ondes gravitationnelles sont des «frémissements» de l’espace-temps causés par certains des processus les plus violents et les plus énergétiques de l’Univers, tels que la fusion des trous noirs et/ou des étoiles à neutrons, l’effondrement des supernovaes ou la rotation d’étoiles à neutrons qui ne sont pas parfaitement sphériques. En outre, les détecteurs d’ondes gravitationnelles pourraient éventuellement réussir à mesurer les restes du rayonnement gravitationnel de l’Univers primordial.

Les ondes gravitationnelles voyagent à travers l’Univers à la vitesse de la lumière, transportant des informations précieuses sur les phénomènes qui sont à leur source: les mesurer a des implications profondes pour l’astrophysique, la cosmologie, la physique nucléaire et aide à comprendre la nature de la gravité elle-même.

L’existence d’ondes gravitationnelles a été prédite par Einstein en 1916 et la première détection, par les interféromètres LIGO, s’est produite en 2015. Depuis, plusieurs signaux ont été (sont) détectés, donnant naissance à une nouvelle façon d’écouter l’Univers…

Pourquoi détecter les ondes gravitationnelles ?

Historiquement, les scientifiques se sont appuyés presque exclusivement sur le rayonnement électromagnétique (lumière visible, rayons X, ondes radio, micro-ondes, etc.) pour étudier l’Univers. Récemment, deux messagers supplémentaires sont venus apporter des informations supplémentaires et complémentaires: les neutrinos et les ondes gravitationnelles.

Les ondes gravitationnelles sont totalement indépendantes du rayonnement EM et interagissent très faiblement avec la matière, ce qui nous permet d’obtenir des informations non déformées sur leur origine et d’observer des événements invisibles au rayonnement EM (comme les trous noirs en collision).

Enfin, dans certains cas, un même événement peut donner lieu à plusieurs signaux détectables, du rayonnement EM aux neutrinos et aux ondes gravitationnelles: on peut désormais regarder et écouter l’Univers à partir de plusieurs sources indépendantes!

Ce fut le cas, pour la première fois, lors de la coalescence de deux étoiles à neutrons GW170817 qui a marqué la naissance de l’astronomie multimessager.

De nos jours, chaque fois qu’un signal est détecté par LIGO / Virgo, une alerte automatique est générée, pour que les astronomes et les physiciens des neutrinos puissent faire des observations associées!

Comment détecter les ondes gravitationnelles ?

Virgo et les deux détecteurs LIGO sont des interféromètres de Michelson: ils superposent deux sources lumineuses pour obtenir un motif d’interférence qui peut être analysé. Ils sont composés de deux bras perpendiculaires de même longueur, où deux faisceaux de laser sont piégés par des miroirs et convergent vers un photodétecteur, conçu pour être en parfaite interférence destructive en l’absence d’ondes gravitationnelles.

Les ondes gravitationnelles sont des vibration de l’espace-temps : à leur passage, l’espace lui-même s’étire dans une direction, tout en se comprimant dans la direction perpendiculaire. Le passage d’une onde gravitationnelle fait donc osciller la longueur d’un bras de l’interféromètre, induisant un effet mesurable sur le motif d’interférence.

De tels changements de longueur sont très faibles (de l’ordre de 10-19 mètres !) et donc très difficiles à détecter, par dessus du bruit de fond : la détection des ondes gravitationnelles par LIGO et Virgo est un énorme succès également du point de vue technologique.

Pour plus d’informations et de matériel pédagogique, vous pouvez consulter les sites Web Virgo et LIGO.

Actualités de Virgo et LIGO

La deuxième partie du troisième run d’observation, O3b se poursuit jusqu’en avril 2020.

Consultez la liste des alertes publiques pour les signaux d’ondes gravitationnelles!

Le futur

Après la fin du troisième run d’observation, en avril 2020, d’importantes améliorations sont prévues pour les détecteurs LIGO et Virgo, conduisant à une sensibilité accrue. Une quatrième période d’observations devrait commencer en 2021, où les détecteurs LIGO et Virgo seront également rejoints par l’interféromètre KAGRAdéjà opérationnel au Japon (qui pourrait même rejoindre la prise de données d’ici la fin de O3). Une cinquième série d’observations, prévue pour le milieu des années 2020, verra également la participation de l’interféromètre LIGO-Inde, un projet Indo-États-Unien.

À plus long terme, plusieurs projets existent pour continuer à explorer l’Univers avec les ondes gravitationnelles, soit sur terre avec une sensibilité accrue (Einstein Telescope, Cosmic Explorer) ou dans l’espace, en regardant différentes fréquences et donc différents phénomènes (LISA).

Page analyse de données par le grand public : Cette page qui permet au grand public d’analyser des vraies données.